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vendredi 10 février 2012

Peut on vraiment faire confiance à un Assureur Crédit en lui confiant un bilan ou une information de manière confidentielle ?

Ce titre un peu provocateur m’a été soufflé par mon analyste crédit préféré chez Atradius .


Le problème numéro un de la Sfac, d'Atradius, de la Coface et autres assureurs crédits est de pouvoir accéder aux données financières des entreprises afin tout simplement de pouvoir délivrer des garanties à leurs assurés .


Bien que les entreprises aient une obligation légale de déposer leurs liasses fiscales aux greffes certaines ne se soumettent pas à cette formalité soit parce que leur bilan est mauvais soit parce qu’il est bon mais qu’elles ne souhaitent pas que les chiffres soient publics.


Cela va être le cas des entreprises réalisant un chiffre d’affaires conséquent avec la grande distribution par exemple ou d’autres grands donneurs d’ordres qui ont tendance à utiliser les bilans lors des négociations annuelles de prix , ou afin de préserver un certain secret sur les marges vis à vis de concurrents ou toute autre raison.


Quel que soit l’assureur crédit concerné, Sfac, Atradius, Coface …, tous ont cependant besoin impérativement de chiffres pour asseoir leurs décisions.


Ils proposent donc aux entreprises qui le souhaitent de conserver un caractère strictement confidentiel aux données transmises.


La question est donc de savoir si le secret est bien gardé !


Dans la pratique la réponse est sans appel : Oui , confiance pour autant que la demande de confidentialité soit clairement exprimée lors de la remise du bilan .


Les chiffres communiqués ne sont accessibles que par les analystes financiers de la compagnie et ne font l’objet d’aucune mention dans les commentaires accessibles aux assurés ou à leurs courtiers .


Je n’ai pour ma part jamais constaté de manquement à cet engagement de confidentialité dès lors qu’il était clairement exprimé dès le départ .


Aujourd’hui plus qu’hier les compagnies ont besoin de chiffres pour délivrer des garanties et la tendance depuis 2 ans est de réduire voire résilier les dossiers sur lesquels elles ne disposent pas de bilans récents.


Il s’agit d’ailleurs d’une simple règle d’honnêteté vis à vis des assurés : Peut on accorder une garantie et inciter un assuré à travailler avec une entreprise dont le dernier bilan connu remonte à 4, 5 ans voire plus et qui par ailleurs refuse toute communication sur son activité ?


Chacun est libre de jouer le jeu ou non vis à vis des assureurs crédits mais ce sont souvent les mêmes qui critiquent les positions prises à leur égard mais se refusent à toute transparence.



Comme disaient encore il y a quelques mois les directeurs financiers de Schlecker en Allemagne ou de Kodak aux Etats Unis : Je suis bon et au dessus de tous soupçons donc mes fournisseurs et les assureurs peuvent me faire une confiance aveugle :



- Pas moins de 47.000 employés, 7000 magasins en Europe, plus de 6 milliards d'euros de chiffres d'affaires: le dépôt de bilan de Schlecker, «première chaîne de droguerie du monde», est un choc en Allemagne.

-Kodak, l’ancien fleuron de la photographie a déposé le bilan le 19 janvier pour se restructurer à l'abri des demandes de ses créanciers, victime au bout de cent trente et un ans d'existence de son retard dans le numérique.